Vous connaissez probablement peu de personnes ayant déjà voyagé en Namibie, et il y a également de grandes chances pour que vous ne sachiez pas réellement à quoi vous attendre en ce qui concerne ce pays. Néanmoins, les photos vous évoqueront sûrement quelque chose.
Située juste au Nord de l’Afrique du Sud, sur la côte Atlantique, elle a tour à tour été une colonie allemande puis un protectorat sud-africain. La Namibie indépendante depuis 1990.
Une information clé qui explique pourquoi voyager en Namibie est aussi vibrant, est le fait que le pays soit le moins densément peuplé d’Afrique, et l’avant-dernier au rang mondial (juste avant la Mongolie). Découvrir la Namibie, c’est donc avoir la chance d’admirer des paysages grandioses tout en se sentant seul au monde. La faune, parce que rarement dérangée par la population, est facilement visible à l’état sauvage. C’est absolument grisant.
S’il me fallait résumer cette aventure en une phrase seulement, pour vous donner envie d’y aller à votre tour, je dirais sans exagérer qu’il s’agit du plus beau voyage de ma vie.
Après cette vidéo de mon voyage, je vous partage quelques informations pratiques avant de passer au principal : les endroits immanquables et mes photos favorites.
INFORMATIONS PRATIQUES
Pour la météo, je vous conseille vivement le site partir.com qui donne toutes les infos dont vous pourriez avoir besoin afin de choisir au mieux la période de l’année durant laquelle vous souhaitez partir : températures, saison humide, meilleurs mois pour les safaris et randonnées…
Le climat de la Namibie correspond au climat désertique avec des variations importantes de température. En été (d’octobre à fin décembre) il peut faire jusqu’à 40°C la journée et 0°C une fois la nuit tombée. Faites votre valise en conséquence : des vêtements chauds pour les activités matinales ou tardives et des vêtements légers mais couvrants (pour vous protéger du soleil) pour la journée. On pense également à prendre de la crème solaire, un chapeau, et des lunettes de soleil !
Les trois saisons principales sont donc l’été chaud et sec, d’octobre à fin décembre, la saison des pluies de janvier à avril, et l’hiver de mai à septembre. Durant l’hiver, les températures oscillent entre 22°C et 29°C en moyenne. C’est la saison à laquelle je suis d’ailleurs partie !
Avec 300 jours de soleil par an, la Namibie est l’un des pays les plus ensoleillés au monde.
La monnaie est le dollar namibien, et 1EUR vaut environ 18,14NAD actuellement. La langue officielle est l’anglais, mais les langues nationales sont multiples : allemand, afrikaans, herero, khoïkhoï,etc.
Comment se déplacer ?
Je suis arrivée à Windhoek, capitale de la Namibie, en avion depuis Cape Town en Afrique du Sud. La distance étant moindre (environ 2h de vol), les prix sont en général compris entre 100€ et 400€ l’aller-retour. Le coût des billets est bien plus important depuis l’Europe. Un vol Paris-Windhoek coûte plus de 700€, et peut monter à plus de 1000€.
Une fois sur place, deux solutions s’offrent à vous : louer une voiture et conduire, ou passer par un organisme qui s’occupera de vous guider tout au long du voyage.
Avant de prendre une décision dans la précipitation, sachez qu’il est possible de rouler plusieurs centaines de kilomètres sans croiser une seule voiture (ou ville) ce qui peut être problématique en cas de panne. Vous roulerez à la fois sur des routes goudronnées, à la fois sur des pistes sur lesquelles les nids-de-poule sont nombreux ; ce qui augmente le risque d’accident (crevaison par exemple). Pour finir, la Namibie est un pays particulièrement étendu, les trajets sont donc longs entre chaque point d’intérêt, ce qui peut être fatiguant pour le.la conducteur.ice. Pour toutes ces raisons, nous avons fini par renoncer à l’idée de faire notre roadtrip en autonomie, et nous nous sommes tournées vers un organisme (Namwel Tours and Safaris). Mais nous avons longuement hésité : nous connaissons de nombreux groupes partis seuls, qui ont pu s’en tirer pour beaucoup moins cher que nous, et qui profitaient d’une plus grande flexibilité. En bref, à vous de peser le pour et le contre.
Si vous décidez de partir seul au volant d’une voiture de location, voici quelques infos importantes :
- La conduite est à gauche
- Vous devez faire traduire votre permis français en anglais par un traducteur officiel ou disposer d’un permis international pour pouvoir conduire en Namibie
- Il ne faut jamais dépasser 80km/h, et même en général rouler à 60km/h (au vu des routes et pistes)
- Faites le plein d’essence dès que vous voyez une station, et ce même si votre réservoir est encore loin d’être vide ; elles sont peu nombreuses
- Ayez toujours un peu de liquide sur vous, même si la quasi totalité des commerces acceptent la carte bleue
- Achetez une carte SIM à l’aéroport pour pouvoir appeler les urgences en cas de souci
- Je vous encourage aussi à acheter un GPS, téléphone satellitaire ou carte avec géolocalisation parce que la localisation par satellite couvrant l’ensemble du territoire ce qui n’est pas le cas du réseau de communication mobile ou 4G (les GPS sont disponibles directement chez les loueurs de voiture)
- Vous pouvez louer un 4×4 aménagé avec des tentes sur le toit et ensuite dormir sur un emplacement de camping, c’est la formule la plus populaire. Sinon, vous pouvez louer une voiture non aménagée et dormir dans des lodges
- Les tentes doivent impérativement être sur le toit des voitures et pas à même le sol, pour des questions de sécurité (vis-à-vis des animaux)
- Il ne faut surtout pas rouler de nuit. La Namibie est un pays dans lequel la faune est préservée, et de nombreux animaux traversent la route une fois la nuit tombée, les risques d’accident sont très élevés
Et la sécurité ?
Nous nous sommes senties en sécurité pendant toute la durée de notre séjour. Néanmoins, nous venions de passer plusieurs mois en Afrique du Sud, particulièrement réputée pour son insécurité. Après avoir consulté le site de France Diplomatie, en mettant en perspective mon expérience personnelle, je dirais que vous ne craignez vraiment pas grand chose en Namibie, à part dans les grandes villes. Soyez donc vigilants à Windhoek ou à Swakopmund (comme dans toute grande ville), dans lesquelles les vols peuvent être fréquents.
Santé : que prévoir ?
Le paludisme est peu présent en Namibie, à l’exception d’un risque (faible en saison sèche, fort en saison humide) dans les provinces du nord-est du pays : Kavango, Caprivi, Omusati, est de l’Ovamboland, Ohangwena, Oshikoto (au nord de la cuvette d’Etosha) ainsi que les parties nord-est de l’Otjozondjupa et de l’Omaheke. Je vous conseille donc de vous rendre chez un médecin pour qu’il puisse vous informer et vous prescrire ou non un traitement contre le paludisme.
De façon plus générale, je vous conseille de vous protéger contre les moustiques : répulsifs, vêtements couvrants, etc.
Selon les conditions du voyage, vous pouvez aussi être encouragés à vous faire vacciner contre la fièvre typhoïde, et les hépatites A et B (éventuellement contre la rage).
Plus largement, le système de santé namibien est bien développé ; je vous encourage simplement vivement à prendre une assurance voyage afin de couvrir d’éventuels frais médicaux ou de rapatriement.
QUE FAIRE EN NAMIBIE ?

LE PARC D’ETOSHA
Ce parc protégé s’étend sur plus de 22 000km² et regorge d’animaux. On peut le découvrir avec son propre véhicule, en self-drive, ou dans un véhicule conduit par un guide du parc, en game drive.
Le paysage y est plutôt désertique, la végétation est éparse, il est donc bien plus facile selon moi d’y admirer des animaux que dans certaines zones du parc Kruger en Afrique du Sud, bien plus vert. En vous dirigeant vers les points d’eau, vous aurez sûrement la chance d’admirer des dizaines de zèbres, des girafes, des gnous, des éléphants… Je vous souhaite également de rencontrer des lions, et, plus symboliques en Namibie, des oryx.
Vous pouvez entrer dans le parc via quatre portes : Porte d’Anderson au Sud, Porte de Von Lindequist à l’Est, Porte de Galton au Sud-Ouest et Porte du roi Nehale Lya Mpingana au Nord.
Le pan d’Etosha est un endroit incontournable du parc : c’est un marais salant, le plus grand d’Afrique, d’un blanc éclatant. Il est si grand qu’il peut être vu depuis l’espace !
L’entrée dans le parc avec votre véhicule coûte moins de 10€ par personne.
Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le site du parc.





DÉSERT DU NAMIB ET SOSSUSVLEI
C’est l’endroit le plus emblématique de Namibie, et on comprend vite pourquoi. Sossusvlei est un désert de sel et d’argile situé dans le désert du Namib, réputé pour ses dunes rouges et son lac asséché entièrement blanc, nommé Deadvlei. Le contraste est saisissant.
Pour s’y rendre, il faut rouler à travers une immense réserve naturelle. Je vous conseille de passer la gate dès son ouverture, avant le lever du soleil, pour un moment à couper le souffle. C’était l’instant le plus marquant de mon voyage : les dunes à perte de vue, les couleurs, la lumière, les animaux, le silence.
Ensuite, nous avons choisi d’aller au sommet de Big Daddy, qui culmine à 325m d’altitude, ce qui en fait une des plus grandes du monde. L’ascension est tout à fait faisable pour une personne en bonne forme physique, mais fatigante tout de même. Il n’y a pas de chemin tout tracé, il faut suivre la crête. La descente est impressionnante et amusante.
A quelques minutes de voiture de Sossusvlei, vous pouvez vous balader dans le Canyon de Sesriem.
L’entrée au parc de Sossusvlei coûte environ 5€ par personne. Pour pouvoir gravir les dunes et marcher dans ce parc naturel incroyable, je vous conseille de vous équiper : baskets, chapeau, crème solaire, eau, etc.




RENCONTRER LES HIMBAS ?
Je suis encore mitigée sur ce point et je vais vous expliquer pourquoi. Tout d’abord, laissez-moi vous présenter rapidement les Himbas. Ce peuple autochtone bantou vit principalement dans la région du Kaokoveld, dans le nord du pays. Après avoir rencontré de nombreuses difficultés au cours de leur histoire (migration, génocide, perte de leur bétail) les Himbas sont devenus sédentaires mais continuent d’entretenir leurs traditions, malgré le fait qu’ils soient aujourd’hui confrontés malgré eux à la modernité. Il existe donc de nombreux villages Himbas construits de façon traditionnelle, dans lesquels la population perpétue cette culture. Un article plus approfondi à ce sujet sera publié très prochainement.
Faut-il visiter les villages Himbas ?
Les villages Himbas sont parfois décrits comme des « zoos humains », et nous nous sommes posées beaucoup de questions avant et après en avoir visité un. Il est difficile de savoir s’il est éthique de faire ce type de visite.
Néanmoins, les Himbas manquent de ressources et le tourisme leur permet donc de conserver leur style de vie et de développer une activité commerciale pour survivre. La question est surtout de savoir à qui reviennent réellement les revenus de l’artisanat et des visites. En ce sens, il y a probablement des villages plus éthiques que d’autres. Refuser de visiter un village Himba reviendrait peut-être à les priver de leur seule source de revenus.
Pour aider les Himbas à se protéger de cette modernité imposée, l’association Kovahimba œuvre pour défendre leurs droits. Cela passe avant tout par la lutte pour le maintien de l’élevage nomade, la maîtrise des flux touristiques et de ses revenus et enfin leur représentation juridique.
Solenn Bardet, ethnographe qui a consacré ses études à ce peuple dit très justement « Les aider ou mieux les accompagner, n’a de sens que si c’est une réponse à leur demande dès lors qu’ils souhaitent que d’autres savoirs croisent les leurs ». « La colonisation a bouleversé et ravagé le continent africain, détruit des ethnies, salit ses traditions, anéanti des cultures entières. Alors, à moins de rendre les terres qui ont été volées pendant la colonisation, il n’y a pas de solution miracle. »
Tout dépend aussi selon moi de l’état d’esprit dans lequel sont les touristes, et de leur comportement. Certains aspects de cette visite m’ont dérangée et je pense qu’il est nécessaire de percevoir ce moment comme un temps d’échange. Si c’était à refaire, je pense que je ne le referais pas. Je crois que ces rencontres n’ont finalement de sens que si elles sont spontanées et rares et les inclure dans un circuit touristique paraît superficiel et dérangeant. De nombreux voyageurs en Namibie racontent qu’ils ont pu rencontrer les Himbas de façon imprévue, ce qui est largement préférable selon moi (même si incertain).





PROFITER DE LA ROUTE
Lors d’un voyage en Namibie, vous allez sûrement faire BEAUCOUP de route. C’est l’occasion rêvée pour découvrir la variété de paysages caractéristiques du pays. N’hésitez pas à vous arrêter !


Notre guide nous présente des cornes trouvées au sol durant notre safari



LE DÉSERT DU KALAHARI
Le désert du Kalahari était en quelque sorte notre porte d’entrée dans le pays, car il s’agit de notre première activité. Dès le premier matin, nous nous sommes réveillées avant le lever du jour pour rejoindre un guide qui nous a conduit au cœur du Kalahari afin de profiter du silence, des teintes rosées du ciel à l’aube, de la vue sur le désert et ses dunes longilignes rouges et d’un bon petit déjeuner.
Ensuite, nous avons repris le véhicule pour découvrir la réserve et faire de nombreuses rencontres.

LA FORÊT PÉTRIFIÉE
Dans la région du Damaraland se trouve un lieu unique dans lequel on peut observer du bois pétrifié. Il s’agit d’arbres fossilisées datant d’il y a environ 280 millions d’années.
Je ne considère pas ce lieu comme un arrêt indispensable, mais c’est un endroit intéressant à visiter sur le trajet !


LA MONTAGNE BRÛLÉE
La Burnt Mountain est elle aussi située dans la région du Damarland, est comme son nom l’indique une montagne à l’aspect brûlée : elle est entièrement noire, recouverte de végétation claire, le contraste est saisissant. Juste à côté vous pourrez observer les Tuyaux d’Orgue, qui sont le résultat de mouvements sismiques.
Tout comme la forêt pétrifiée ce n’est pas un incontournable selon moi, mais le paysage n’en reste pas moins impressionnant !

LES GRAVURES DE TWYFELFONTEIN
Il s’agit de l’un des plus beaux sites de gravures pariétales d’Afrique, sur lequel on retrouve plus de 2 500 gravures. Son inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2007 est justifiée par son rôle de « témoin des pratiques rituelles des communautés de chasseurs-cueilleurs pendant au moins deux millénaires ». Ce site est extrêmement ancien et né des premiers habitants de la Namibie : les Khoisans. Ces populations étaient nomades et communiquaient grâce à ces gravures. Les guides pourront vous expliquer plus en détails l’histoire du site et le sens de ces représentations.

LE TROPIQUE DU CAPRICORNE
Durant un roadtrip en Namibie, vous traverserez très probablement le tropique du Capricorne ! N’hésitez pas à prévoir un sticker ou un stylo pour laisser votre empreinte sur ce fameux panneau.




SWAKOPMUND
Cette ville côtière est l’endroit idéal pour s’arrêter une nuit durant le roadtrip. Nous n’y avons pas passé beaucoup de temps, mais vous pouvez profiter de l’océan et prendre un café avant de retourner en pleine nature. Sinon, vous pouvez aussi y découvrir des musées et monuments.
QUELQUES IDÉES SUPPLÉMENTAIRES
Les activités que j’aurais aimé faire si j’avais pu rester un peu plus longtemps :
- Sandwich Harbour. C’est un lagon, renommé pour ses dunes gigantesques qui se jettent dans l’Océan Atlantique. Ce lieu a été déclaré Site du patrimoine mondiale de l’UNESCO en 1995. Pour le découvrir, il faut obligatoirement passer par des guides qui vous emmèneront à bord de 4×4.
- Bande de Caprivi. Située au nord-est du pays, ses paysages détonnent du reste de la Namibie. La bande de Caprivi est verdoyante et humide et comprend plusieurs parcs nationaux.
- Fish River Canyon. Il est le deuxième plus long canyon du monde après le Grand Canyon américain, et un site incontournable selon moi. Le paysage a l’air grandiose, et ceux qui l’ont visité ne m’en ont dit que du bien !
- Kolmanskop et ses villages fantôme. Perdue au milieu du désert du Namib, cette ancienne cité diamantière est désormais inhabitée. Il est donc possible d’en visiter les « vestiges », des maisons remplies de sable dont ne substituent que les murs. Il est possible de s’y rendre avec un permis coûtant environ 5€.
En espérant que la vidéo, ces photos et l’article vous auront plu.
Cassandre
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