Vous n’avez pas pu louper l’actualité récente, ni les phénomènes #blackouttuesday et #blacklivesmatter qui ont fleuri sur les réseaux, principalement le 2 juin 2020.

Vous avez sûrement vu des carrés noirs remplir votre feed Instagram en 2020. Il s’agissait du « Black Out Tuesday« , un geste de soutien aux personnes noires, après qu’un policier blanc aux États-Unis ait de nouveau tué un homme noir. Cette initiative provient du milieu de la musique : en effet, le 1er juin, deux femmes travaillant chez le label Atlantic Record ont créé le compte Instagram @theshowmustbepaused, sur lequel elles ont rendu hommage aux victimes de ces violences policières et racistes.
Black Lives Matter est un mouvement afro-américain né en 2013 sur Twitter avec le hashtag #BlackLivesMatter après le meurtre de l’adolescent Trayvon Martin. Il a été initié par Alicia Garza, Patrisse Cullors et Opal Tometi. Ce mouvement se mobilise pour lutter contre le racisme et les violences systémiques subies par les personnes noires. Il a été ravivé en 2020 par le meurtre de George Floyd, dont vous avez très certainement entendu parler. On le sait tous, les violences policières perdurent aux États-Unis, principalement à l’égard des personnes noires, principalement des hommes.

Il est aussi important de rappeler que les races n’existent pas. L’Assemblée nationale souhaite même supprimer ce mot de la Constitution, parce qu’il n’a aucune légitimité scientifique. La notion de race est essentiellement culturelle, pourtant elle prétend être fondée sur la biologie. Il a été prouvé en 2003 que si l’on comparait l’ADN de n’importe quels hommes sur cette planète, ils seraient en moyenne semblables à 99,9%. Certains considèrent tout de même qu’il faut garder ce terme, tout en insistant sur le fait qu’il ne soit pas scientifique, afin de combattre les discriminations. En effet, le fait de ne plus utiliser le mot « race » contribuerait à invisibiliser les inégalités entre différents groupes au sein d’une même société.
Quelques chiffres, pour bien visualiser l’omniprésence du racisme et plus largement des discriminations aujourd’hui :
Il y a 10 000 plateformes ouvertement racistes, antisémites et islamophobes existant sur le web.
3 actifs sur 10 sont victimes de racisme au travail.
7 521 affaires racistes, antisémites ou islamophobes ont été portées devant la justice en 2016.
Quelques films et séries au sujet du racisme anti-noirs, qui exploitent cette question sous de multiples facettes :
- I am not your negro, Raoul Peck (2016)
- Get Out, Jordan Peele (2017)
- Green Book, Peter Farrelly (2018)
- Les Misérables, Ladj Ly (2019)
- Black Panthers, Agnès Varda (1968)
- La couleur des sentiments, Tate Taylor (2011)
- BlacKkKlansman, Spike Lee (2018)
- Les figures de l’ombre, Theodore Melfi (2016)
- Dans leur regard, Ava DuVernay (2019)
Ce documentaire d’Amandine Gay met en avant des femmes noires, auxquelles on ne donne que très rarement la parole dans l’espace public. Au fil des 24 témoignages, on apprend à connaître des femmes uniques, aux parcours multiples et variés.
Je vous laisse également quelques articles ci-dessous si vous souhaitez en savoir plus :
– Le concept de « race » peut-il s’appliquer à l’espèce humaine ?, Hélène Combis (2018)
– Pour une histoire des populations noires en France : préalables théoriques, Le Mouvement Social, Pap N’Diaye (2005)
– Les Essentiels du Rapport 2021 sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (2022)
– Féminisme noir et solidarité transnationale : la mobilisation contre la violence policière en France, Jean Beaman (2022)
– « Un mouvement, pas un moment » : Black Lives Matter et la reconfiguration des luttes minoritaires à l’ère Obama, Politique américaine, Audrey Célestine, Nicolas Martin-Breteau (2016)
Et si vous êtes vous-même victimes de ce racisme, et avez besoin d’un peu de self love en ces temps difficiles, je vous invite à regarder cette vidéo.
Douces effrontées
P.S.: si vous voulez soutenir Black Lives Matter sur les réseaux, n’utilisez pas le hashtag #blacklivesmatter, qui permet plutôt de diffuser des informations importantes. + le #AlllivesMatter peut sembler partir d’une bonne intention, mais il n’en est rien : il s’agit d’une réponse des suprémacistes blancs au hashtag #blacklivesmatter, donc surtout ne l’utilisez pas !
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